
Derrière chaque tasse de café se cache un long processus de transformation, où chaque étape influence le goût final. Du fruit mûr cueilli sur l’arbre jusqu’à l’infusion dans votre tasse, le café suit un parcours technique et sensoriel complexe. Comprendre cette transformation, du grain vert à la torréfaction café, puis à l’extraction, permet d’apprécier davantage la richesse de ce produit millénaire.
La récolte : choisir le bon moment
Tout commence sur l’arbre, avec des cerises de café arrivées à maturité. La récolte peut être manuelle, pour ne sélectionner que les fruits mûrs, ou mécanique, avec un risque de variabilité dans la qualité. Les méthodes manuelles sont privilégiées pour les cafés de spécialité, car elles garantissent une meilleure homogénéité dans le traitement post-récolte.
Le traitement post-récolte : lavage, séchage et fermentation
Une fois récoltées, les cerises doivent être traitées rapidement pour éviter toute fermentation incontrôlée. Il existe trois grandes méthodes de traitement :
- Le café lavé : la pulpe est retirée mécaniquement, puis les grains sont fermentés dans l’eau pour éliminer les mucilages. Cela donne un café clair, vif et aromatique, souvent floral ou fruité.
- Le café nature (non lavé) : les cerises sont simplement séchées au soleil, entières. Ce processus confère aux grains des notes plus sucrées, parfois fermentées, avec un corps plus prononcé.
- Le honeyprocess : méthode intermédiaire, où une partie du mucilage est conservée pendant le séchage. Le résultat donne un équilibre entre vivacité et rondeur.
Ces étapes influencent déjà le profil aromatique que la torréfaction café viendra révéler.
Le séchage : stabiliser l’humidité
Quel que soit le mode de traitement, les grains doivent être séchés pour atteindre un taux d’humidité d’environ 11 à 12 %. Ce séchage peut se faire naturellement au soleil ou mécaniquement. Une bonne maîtrise de cette étape est essentielle pour éviter moisissures ou défauts, qui pourraient altérer la qualité du café au stade de la torréfaction.
Le tri et le stockage : préserver la qualité
Les grains secs, encore appelés « grains verts », sont ensuite triés selon leur taille, leur densité et leur couleur. Ce classement permet de séparer les lots premium des cafés de moindre qualité. Les grains sont ensuite stockés dans des sacs en toile de jute ou en GrainPro, dans un environnement frais et sec, pour éviter toute altération avant leur exportation ou leur torréfaction.
La torréfaction café : révéler les arômes
La torréfaction café est l’étape clé qui transforme chimiquement le grain vert en grain brun aromatique. Sous l’effet de la chaleur (de 180 à 240 °C), les sucres caramélisent, les acides se modifient, et des centaines de composés volatils sont libérés.
Il existe différents profils de torréfaction (clair, moyen, foncé), chacun révélant des caractéristiques spécifiques :
- une torréfaction légère conserve les notes fruitées, florales et l’acidité naturelle du café ;
- une torréfaction moyenne équilibre sucrosité et intensité ;
- une torréfaction foncée fait émerger des arômes de cacao, de pain grillé ou de caramel, au détriment parfois de la complexité initiale.
La torréfaction ne crée pas les arômes mais les révèle : elle doit être adaptée à l’origine, au traitement post-récolte et au profil recherché.
La mouture et l’extraction : une alchimie finale
Avant d’être consommé, le grain torréfié est moulu. Le calibrage de la mouture dépend du mode d’infusion : espresso, filtre, piston, etc. Une mouture trop fine ou trop grossière fausse l’extraction, et donc la perception des arômes.
Enfin, l’extraction à l’eau chaude permet de libérer les huiles, les acides et les composés aromatiques contenus dans le grain. La qualité de l’eau, la température, la durée d’infusion sont autant de paramètres qui déterminent l’équilibre final en tasse.Le parcours du café, du grain vert à la tasse, traverse de nombreuses étapes où rigueur et savoir-faire sont essentiels. Chaque phase, de la cueillette à la torréfaction café, conditionne l’expérience sensorielle finale. Derrière la simplicité apparente d’un café bien préparé se cache un artisanat complexe, fruit de traditions agricoles et de techniques de transformation précises.
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